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Mon Journal de Séville
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8 avril 2015

Mercredi 8 avril

J’ai soudain réalisé, en visitant celles d’entre elles qui étaient de temps en temps ouvertes, que les églises sévillanes n’ont pas de vitraux et que ce qui fait la beauté de la plupart d’entre elles en France est ici ignoré. Trop de soleil sans doute pour jouer avec la lumière ou autre conception de la religion plus enfermée, plus personnelle où l’envahissante richesse des objets — qui explique certainement que les églises soient le plus souvent fermées — écrase le croyant plus qu’il ne l’exalte. On croule sous les ors, l’argent, les broderies plus sophistiquées les unes que les autres : une religion affirmant sa puissance matérielle et son emprise terrestre plus qu’une religion de l’extase personnelle.

Je commence à bien maîtriser la vieille ville où je peux désormais circuler sans plan et si je me perds encore ce n’est que très localement dans une des zones que je n’ai pas encore arpentées. Il est vrai que je marche des heures car je considère que c’est par la plante des pieds qu’on apprend le mieux à connaître les lieux et tout les prétextes me sont bons pour aller ici ou là. J’ai par exemple décidé d’aller le vendredi 10 à Carmona, une petite ville à une quarantaine de kilomètres sur la route de Cordoue. J’aurais pu louer une voiture mais j’aime aussi découvrir un pays au travers de ses transports en commun. Je me renseigne : pas de train, un bus. Je demande où on peut prendre le bus et on me renvoie à la station de la Plaza de Armas — assez belle place moderne avec un marché bien transformé en centre commercial —, à l’est de la vieille ville : 2 km. Au guichet d’information, on me dit qu’il faut aller Prado de San Sebastian qui est hors de la vieille ville dans une zone d’habitations apparemment classes moyennes : 2,2 km. De là on me renvoie Calle de Enramadilla : 0,8 km. Soient cinq kilomètres pour trouver enfin le bon départ de bus et les horaires. Puis, comme je veux savoir combien de temps je prendrai pour avoir mon bus, direct à l’appartement que je loue : 2, 5 km. Sans compter mes tours et détours car les rues ne sont indiquées qu’à leur deux bouts et, si l’on entre dans une rue par son centre, ce qui est fréquent, on ne sait pas vraiment où on est. En tous cas ce périple m’a appris que les renseignements des Oficinas de turismo ne sont guère valables dès que l’on sort de leurs sentiers battus. J’aurais peut-être pu savoir tout ça par téléphone — rien de bien explicite sur internet — mais je n’aurais pas eu ce plaisir de découverte, même si ces découvertes sont modestes. Ce trajet m’a quand même permis, au passage, de trouver apparemment un des deux kiosques qui reçoivent des journaux français, Plaza Duque de la Vitoria, à côté de l’inévitable Corte Ingles, l’équivalent de nos galeries Lafayette, et donc en zone touristique; l'autre si je m'ensouviens est rue Cuna mais… J’ai aussi pu constater une fois encore, maintenant que la vie normale a repris, combien la crise économique a fait de dégâts, car si le centre ville est épargné, la plupart des magasins des petites rues sont volets clos. De même, les marchés publics qui, dans mes souvenirs étaient florissants sont assez vides et tristes, même le Mercado del Arenal, juste derrière la Plaza de Toros, pourtant présenté comme le plus traditionnel fait piètre figure. Le plus intéressant, à mon avis, est celui de la Plaza Mayor sous l'imposant dôme dalinien, qui à lui seul vaut le détour et du sommet duquel on peut profiter du panorama sur toute la ville. Malheureusement l'antiquarium en sous-sol, les vestiges des fouilles romaines ne sont pas ouvertes et on ne les aperçoit qu'à travers des vitres. Elles valent quand même le regard.

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